jeudi 3 juillet 2008

Marcelo Araúz, directeur de l'APAC, Santa Cruz

Après nous être perdues dans l'avenue Béni aux confins de Santa Cruz, dans une rue où les numéros passaient très naturellement de 2028 à 364 (oui oui, la logique des numéros crucéñiens : le facteur doit s'arracher les cheveux), et être revenues en centre ville (oui, parce qu'en fait nous avions rendez-vous RUE Béni et non pas AVENUE... mouais), Marcelo Araúz nous reçoit dans une petite cour intérieure au sein de l'APAC (Asociación Pro Arte y Cultura), au calme.
Toutes transpirantes (c'est qu'il fait chaud, à Santa Cruz !), nous commençons l'interview qui se déroule en français ;)
Marcelo Araúz est directeur de l'APAC qui organise notamment le Festival international de Théâtre de Santa Cruz qui a lieu une fois tous les deux ans (le prochain en avril 2009).

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre travail ?
J'ai été pendant 12 ans directeur de la Casa de la Cultura de la ville de Santa Cruz. Puis, à la fin des années '80 j'ai travaillé au Ministère de la culture avant de fonder l'APAC. Nous avons commencé par organiser le Festival de musique baroque qui a lieu, lui aussi, une fois tous les deux ans. Nous faisions venir des troupes d'Argentine, d'Uruguay, d'Espagne déjà avant de créer le festival.
Santa Cruz a connu une croissance exceptionnelle, de 48'000 habitants nous sommes passés à plus d'un million à l'heure actuelle. Il n'y a pas de grand théâtre mais pas mal de petits lieux, de petites salles. Lors du festival, toutes les salles sont occupées.

Quand a été fondée l'APAC et quel est son objectif ?
Avant d'être une institution, l'APAC est un groupe d'amis. À vrai dire, l'APAC est née après qu'ait eu lieu le premier festival de théâtre !

Où est née l'idée d'un festival de théâtre ?
Nous avons toujours eu l'idée de le faire. Et, avec le succès rencontré par le festival de musique baroque, nous avons décidé de créer ce festival de théâtre.

C'est donc vous qui en êtes le fondateur ?
Oui, tout à fait.

Comment s'organise un festival de ce type en Bolivie ?
Tout d'abord, il faut un groupe de travail très optimiste car nous devons tout faire de A à Z, nous n'avons aucun appui de la part de l'État. Il faut donc démontrer que l'on travaille bien pour acquérir une certaine crédibilité. Il faut des gens qui ont beaucoup de courage pour travailler dans le secteur culturel dans un pays comme le nôtre.

Comment choisissez-vous la programmation ? Quels sont les critères ?
Je me déplace beaucoup à l'étranger pour assister à des festivals de théâtre (notamment au Brésil, en Argentine, au Chili, ...). Comme nous avons très peu de moyens, on demande souvent de l'aide aux ambassades et on invite des plus petites troupes. Nous avons un budget beaucoup plus restreint que les autres festivals de théâtre du continent.

Est-ce que le festival a drainé beaucoup de spectateurs dès le début ?
Oui. Nous avons réussi à atteindre 22 populations hors de la ville, dans un rayon de 500 à 600 km.

Est-ce qu'il y a beaucoup de jeunes parmi le public ?
Il y a beaucoup de jeunes, oui. Comme il y a maintenant l'école de théâtre nationale, cela draine un public plus jeune.

Que pensez-vous que le théâtre puisse apporter aux gens, à la société ?
De nos jours avec la télévision et l'audiovisuel, il faut tâcher de reconquérir un public qui aime le théâtre, mais qui n'a pas l'occasion d'y aller.

Fin de l'interview. Marcelo nous présente un autre Marcelo. A eux deux, il vont nous donner une tonne de contacts à Buenos Aires, notre prochaine destination majeure pour le théâtre. Marcelo Alcón se fait une joie de répondre à nos questions. 2-3 petites photos, une embrassade, une brochure et un dvd de la dernière édition du festival de théâtre, nous repartons, une fois de plus enrichies tant humainement que théâtralement.

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