vendredi 20 juin 2008

Miguel Angel Estellano, comédien, La Paz

Cela fait un moment que Juan Ga, ami de Matias chez qui on loge, nous parle de son frère comédien. C'est au sein de l'Espacio Cultural Creativo (Espace Culturel et Créatif, ndlr)qu'il nous accompagne donc pour nous faire rencontrer son frère, Miguel Angel. C'est une petite maison fleurie dans le quartier de Sopocachi qui abrite une ludothèque et un lieu de formation pour les jeunes éducateurs. Le principe de cette association étant d'éveiller la créativité chez l'enfant par l'art et le jeu. On y trouve donc toutes sortes de peintures, sables colorés, pâtes de toutes tailles et de toutes sortes, body painting, etc... De quoi confectionner tout un tas de d'objets, colliers, petits tableaux, poteries,...

Miguel Angel y travaille comme éducateur, mais il est avant tout comédien, cela ne se voit au premier abord. Cheveux longs, casquettes à l'envers, barbe de plusieurs jours, habillé à la "one again" (!). Pourtant, lorsqu'il nous montre une vidéo de la pièce qu'il a jouée dans une prison pour femmes, seul au milieu de prisonnières, on est littéralement bluffées par sa présence scénique et son aisance corporelle.
Miguel Angel est un comédien de la nouvelle génération qui s'est formé à Copacabana au sein du Teatro Duende, troupe de jeunes comédiens créée à l'image du Teatro de los Andes. Il a ensuite élargi son savoir en intégrant l'école de théâtre de Santa Cruz en tant qu'élève, puis en tant que professeur.

Comment en êtes-vous venu à faire du théâtre ?
J'ai commencé à en faire 1997, alors que j'étais encore au collège et une fois sorti de l'école, j'ai décidé de faire du théâtre. Mais à l'époque il n'y avait pas d'école de formation d'acteur, excepté quelques ateliers au sein du Teatro de los Andes, c'est d'ailleurs une référence pour pas mal d'entre nous, comédiens de la nouvelle vague. J'ai rencontré le fondateur du Teatro Duende et je suis parti à Copacabana intégrer la troupe pendant 7 ans. On a beaucoup travaillé avec les collèges, effectué des tournées dans toutes les villes, on bougeait tout le temps, notamment dans les festivals (Bayonne - France, Córdoba - Argentine).

Que pensez-vous de votre formation à l'école de théâtre de Santa Cruz ?
Je l'ai trouvée très enrichissante, car après plusieurs années passées au sein du Teatro Duende, cela m'a permis d'élargir mon horizon, de connaître de nouvelles pratiques théâtrales, de voir qu'il existait un autre théâtre. Qui plus est, les cours étaient très variés : technique corporelle, clown, mime, tragédie, acrobatie, chant, yoga, etc... et ce du lundi au samedi de 8h à 13h30.

Comment avez-vous trouvé les élèves ? Motivés ou plutôt passifs ?
Les élèves étaient très volontaires puisque la plupart d'entre eux, à cette époque-là, avaient déjà fait du théâtre auparavant. Je fais partie de la nouvelle génération et nous avons tous cette même implication. Ce qui n'est peut-être plus le cas des élèves d'aujourd'hui.

Avez-vous déjà donné des cours ?
Oui, et j'aime énormément ça, La logique de l'école était la suivante : former une première génération d'élèves afin qu'elle puisse à son tour former la suivante. J'ai donc eu l'occasion d'y donner des cours aux apprentis comédiens de première année et je continue aujourd'hui encore à intervenir dans les lycées.

Selon vous, le théâtre peut-il être un outil d'éducation ?
Oui, car c'est un jeu. Lorsqu'on joue, on rompt les structures et on devient créatif. D'autre part, lorsqu'on fait du théâtre dans un but éducatif, la relation avec les gens est différente que lorsque c'est uniquement à but artistique.

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