jeudi 30 octobre 2008

"Mujeres tras las rejas", femmes de la prison de Rosario

Veuillez-nous excuser pour la retranscription approximative et parfois elliptique des réponses, cela est dû à :
1) un très mauvais enregistrement vocal (qualité du dictaphone)
2) à un bruit ambiant permanent
3) à la superposition des réponses

Tout d'abord, pouvez-vous vous présenter chacune votre tour pour la caméra ?
- Je suis Valeria, j'ai 28 ans, je vis ici avec mes camarades où l'on forme un petit groupe, et ... voilà, rien de plus.
- Je suis Pamela, j'ai 25 ans, je suis là avec mes camarades et bon ... rien de plus.
- Je suis Mariela, j'ai 26 ans.
- Je suis Silvia, j'ai 22 ans, c'était ma première expérience de théâtre, et ça m'a beaucoup plus.
(Arriveront deux autres filles du groupe durant l'interview, l'une prénommée Lucia, l'autre ne se présentera pas)

Comment avez-vous choisi l'histoire de Soñando Venecia ?
On ne l'a pas choisie. C'est nous qui l'avons écrite.

Vous avez commencé à travailler par des improvisations ?
A partir de nos cahiers, juste à partir de nos cahiers. Puis on a commencé à répéter.

Comment avez-vous travaillé ? Qui est la metteur-en-scène ?
C'est Soledad Pedrana, et Mirna. Ce sont elles qui nous ont guidé, nous ont expliqué le système d'entrée/sortie, elles nous ont plus ou moins aidé à nous organiser. Elles venaient deux ou trois fois par semaines, et on répétait ici.

Quelle a été la plus grande difficulté ?
- Pour nous, c'était de retenir le texte. Et puis on ne savait pas où étaient les entrées, les sorties. Se déplacer dans l'espace, etc... tout ça nous a demandé beaucoup d'efforts.
- Savoir quand il fallait parler, après qui...
- Mais ce n'était pas tellement une question d'apprendre du texte, mais d'improviser à partir de nos propres mots.
- Pour finir on a toutes fait des efforts et on a réussi à sortir cette pièce !

Combien de temps vous ont pris les répétitions ?
Ça a duré toute l'année.

Comment avez-vous choisi vos rôles ?
- Chacune disait ce qu'elle voulait faire, ce qui la tentait.
- Certaines, celles qui sont arrivées après, ont pris les rôles qui restaient.

Combien de filles étiez-vous au début ?
- On était quatre.
- Non, on était nous six, mais avec d'autres filles, qui sont sorties il y a 2 mois.

Comment est née l'envie de faire du théâtre ?

-On en avait fait l'an dernier et ça nous avait plu. Mais on n'avait pas pu sortir la pièce comme cette fois et la jouer au Centre Culturel, on avait juste filmé et diffusé ce qu'on faisait, mais ce n'est pas la même chose.

Que pensez-vous que cette pièce ait apporté au public de Rosario ?
- Ce qu'on a vu, c'est que ça leur a plu, ils ont eu l'air de passer un bon moment.
- Je crois aussi que cela peut permettre au jeu de réaliser qu'ici, même privées de liberté, on est capables de choses. De s'intégrer à la société. Et qu'on pourra, si on sort demain, travailler, faire quelque chose.
- Certains pensent que parce qu'on est derrière les barreaux, on est des bonnes à rien.
- Mais je dirai que ça nous a apporté, à nous encore plus. Cette expérience a été géniale.
- Et puis pour occuper le temps, ici, c'est quelque chose de super, voilà, le théâtre nous plaît à nous aussi.
- Et pas seulement le jour de la représentation, mais à chaque répétition... on s'est beaucoup amusées en se trompant, en tombant ... on a beaucoup ri.
- Bon, il y a eu quelques soucis avec les costumes, on a cherché ce qu'on allait porter jusqu'à la dernière minute !

Est-ce qu'il y a des cours de théâtre, ici ?
Oui. C'est Mirna qui nous a donné des cours.

Que pensez-vous que le théâtre, en général, puisse apporter aux gens ?
- Pour moi, ça a vraiment été une belle expérience.
- C'était vraiment touchant. Les gens riaient tout le temps, même quand les filles se trompaient ...
- Il y avait un appui du public.

Vous avez remarqué un changement dans vos vie, en faisant du théâtre ?

- J'ai remarqué un changement, oui, mais plus en ce qui concerne nos relations, entre nous, les filles.
- Moi pareil. J'ai remarqué une évolution dans notre amitié. Mais pas par rapport à la pièce, non.
- Pareil. Ça a changé, en quelque chose de mieux.
- Pour moi qui suis arrivée depuis peu, ça a facilité mon intégration, ça m'a permis de mieux connaître les filles.
- Grâce à ça, on arrive un peu à reproduire ce qu'on avait étant libres et qu'on avait perdu en rentrant ici.
- Tout ce qui s'est passé l'autre soir, l'émotion, tout ça, ça nous a vraiment soudées. Nous, ce groupe, là.

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