vendredi 15 août 2008

Alejandro Labarrera et Patricio Diaz, compañía Pausa, Viña del Mar


Pour commencer, pouvez-vous vous présenter et nous raconter votre parcours ?
Notre compagnie s'appelle Pausa, nous venons de la Vème région, de Viña del Mar. Cela fait peu de temps que nous travaillons professionnellement, nous nous sommes rencontrés à l'école de théâtre il y a 5 ans. Comme plusieurs d'entre nous savaient jouer de la guitare et chanter, nous avons axé notre concept sur la musique. Mais il nous arrive aussi de mettre en scène des textes d'auteurs chiliens et internationaux.
Nos pièces sont familiales, magiques, comme des contes. C'est du théâtre musical.

Pouvez-vous nous parler du théâtre à Valparaíso et à Viña ? Quel type de théâtre se joue dans cette région ?
A Viña, il n'y a pas de théâtre. A Valpo, il se développe depuis quelques temps, notamment grâce à l'émergence des écoles de théâtre. Sinon, tout est centré à Santiago, c'est là qu'il y a la "crème de la crème"! Mais il n'y a pas de culture théâtrale.
Ce qui se fait le plus, ce sont les créations collectives. C'est ce que nous faisons : une création populaire. La plupart des compagnies sont constituées de jeunes, mais il n'y a malheureusement pas beaucoup d'unité. Et puis nous n'avons pas beaucoup d'espace disponible. C'est pour cela que nous répétons dans les lieux publics, et aussi pour que les gens voient notre travail et aient envie de venir voir le résultat final ! On voudrait vraiment développer le théâtre ici, à Viña.

Pouvez-vous vivre de votre art ?
Pour l'instant, on est en plein processus de création, donc on n'en vit pas. Je pense que c'est possible, mais c'est difficile.

Vous paraît-il nécessaire que le théâtre soit engagé, ou peut-il être seulement une distraction ?
Les deux sont complémentaires et inséparables. C'est à partir du théâtre que naît la nécessité sociale. Mais le théâtre social nous semble élitiste, si l'on ne fait que ça, dans ce but-là.

Au Chili, le métier de comédien est-il considéré comme un métier comme les autres ou comme une activité à part ?
C'est plutôt considéré comme un hobby, comme une activité alternative. Le gouvernement octroie de petites aides, mais elles sont vraiment minimes. Il n'y a pas de politique culturelle pour le théâtre à proprement parler.

Que pensent vos parents de votre choix (d'être comédien)?
Alejandro : ils sont heureux! Mes deux parents ont fait du théâtre, donc ils sont ravi que je suive cette voie.
Patricio : oui, en fait notre passion nous vient de nos parents, donc ils croient en nos rêves et nous soutiennent.

Que pensez-vous que le théâtre puisse apporter aux gens ?
Nous vivons dans un monde individualiste, le théâtre peut apporter une sensibilité différente. Ca peut aussi être une forme d'échappatoire. Quoiqu'il en soit, ça produit toujours quelque chose sur le public.
C'est une forme de partage, aussi.

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